Bruckner Special
Les mercredis de septembre
Deux des plus grands noms de la musique classique autrichienne se rencontrent dans cette série de premières diffusée en septembre : le maestro Franz Welser-Möst dirige l’Orchestre de Cleveland le temps de cinq interprétations des symphonies les plus populaires d’Anton Bruckner. Né à Ansfelden, Bruckner est reconnu pour sa contribution à l’avancement de la symphonie. À une époque où plusieurs compositeurs étaient intimidés par l’impact monumental de Beethoven sur la forme symphonique, Bruckner a consacré la majeure partie de son temps à la composition de symphonies. Aujourd’hui, la structure typique de ses symphonies est souvent considérée comme une extension de celles de Beethoven. Tous les mercredis de septembre, voyez la virtuosité de l’Orchestre de Cleveland en action tandis qu’il interprète les symphonies no 4, no 5, no 7, no 8 et no 9 de Bruckner sous la baguette de Franz Welser-Möst, directeur musical de l’orchestre et expert de Bruckner.
Bruckner - Symphonie nº 4
Mercredi 2 septembre
Lorsqu’il s’agit de créer un événement musical pour les oreilles et les yeux, la majesté monumentale des symphonies d’Anton Bruckner (1824-1896) et la vivacité exaltante du monastère de Saint-Florian forment une combinaison parfaite. C’est particulièrement le cas lorsque les performances sont captées sur pellicule de façon palpitante par un réalisateur aussi éminent que Brian Large en 2012. Bruckner a découvert durant son enfance l’orgue du monastère, où il est devenu organiste de 1845 à 1855. Welser-Möst, chef d’orchestre principal du Cleveland Orchestra et directeur musical général de l’Opéra d’État de Vienne, est un spécialiste reconnu de Bruckner qui a développé une passion pour la quatrième symphonie du compositeur – surnommée « Romantique » par son créateur – dans sa première édition rarement jouée (1888-1889). Plus élancée, dynamique et finement nuancée que la version la plus couramment jouée, cette partition est également plus audacieuse, avec ses contrastes plus marqués et ses dissonances audacieusement exposées. Performance captée au monastère de Saint-Florian en Autriche, en 2012.
Bruckner - Symphonie nº 5
Mercredi 9 septembre
La cinquième symphonie de Bruckner a été surnommée la « médiévale » en raison de ses textures sonores contrapuntiques, baroques et à plusieurs niveaux, mais aussi la « catholique » en raison de sa majesté solennelle. Si ces attributs correspondent parfaitement à l’œuvre, Bruckner lui-même l’a plutôt surnommée sa « Fantastique », ce qui est encore plus vrai lorsqu’elle est jouée au monastère de Saint-Florian, comme sur cet enregistrement. Ce n’est pas sans raison que Bruckner a également appelé sa cinquième son « chef-d’œuvre contrapuntique ». En effet, l’incroyable proéminence du finale provient d’un jeu contrapuntique presque fanatique qui rassemble les structures de toute la symphonie en une forme homogène et les mène ensemble dans une double fugue grandiose qui est unique, même pour Bruckner. Franz Welser-Möst, directeur musical du Cleveland Orchestra et de l’Opéra de Zurich, a fait venir son ensemble américain à Saint-Florian en septembre 2006 pour des représentations aux Internationales Brucknerfest Linz. Bruckner a écrit la Symphonie no 5 en 1875-1876, mais l’œuvre n’a été créée qu’en 1894, après avoir subi de nombreuses révisions par le compositeur.
Bruckner - Symphonie nº 7
Mercredi 16 septembre
Franz Welser-Möst dirige le Cleveland Orchestra dans une interprétation de la Symphonie n°7 de Bruckner. L’œuvre occupe une place singulièrement importante dans la production du compositeur. C’est avec cette pièce que Bruckner a finalement obtenu une large reconnaissance et elle est restée l’une de ses œuvres les plus populaires. La symphonie suit le format classique en quatre mouvements, et son cœur est un adagio long et profond, composé en mémoire de Wagner. Le premier mouvement commence par un thème vertigineux annoncé par les violoncelles. Le scherzo soulage l’atmosphère sombre de l’adagio précédent et la finale conclut la symphonie sur une note de joie débridée. Performance captée au Severance Hall, Cleveland, en 2008.
Bruckner - Symphonie nº 8
Mercredi 23 septembre
Considérée par Bruckner comme l’apogée artistique de sa carrière, la Symphonie n° 8 est parue dans le sillage triomphal de ses populaires Symphonie no 7 et Te Deum. Pourtant, le chef d’orchestre a mis de côté la version originale de l’œuvre – que Franz Welser-Möst dirige ici – lorsque son ami Hermann Levi, chef d’orchestre, l’a rejetée. La version originale a été jouée pour la première fois en 1954 et publiée pour la première fois en 1972. Captée en direct du Severance Hall de Cleveland avec le Cleveland Orchestra, sous la direction de son directeur musical Franz Welser-Möst (depuis 2002), cette performance marque le quatrième volet du cycle Bruckner de l’orchestre. En plus de ses fonctions à Cleveland, le chef d’orchestre autrichien a été directeur musical général de l’Opéra d’État de Vienne.
Bruckner - Symphonie nº 9
Mercredi 30 septembre
La Symphonie n°9 d’Anton Bruckner peut être considérée comme un adieu à la vie. Alors qu’il entamait sa composition en 1887, sa santé commençait à décliner. Il a exprimé l’espoir que « Dieu [lui] accorde suffisamment de temps pour l’achever » et y a travaillé assidûment pendant les années suivantes. Mais à la fin de 1894, il n’avait achevé que les trois premiers mouvements. Lorsqu’il mourut le 11 octobre 1896, il laissa six versions différentes du mouvement final, toutes incomplètes. Malgré son caractère inachevé, cette œuvre monumentale évoque la grandeur d’une cathédrale majestueuse. Les détails de ce colosse architectural sont formés avec une étonnante transparence par Franz Welser-Möst et le Cleveland Orchestra. Cette performance puissante et pointue de l’orchestre a été enregistrée en direct fin octobre 2007 dans la magnifique « Salle dorée » du légendaire Musikverein de Vienne, où l’œuvre a été créée.